Iban Salvador, le seul joueur à avoir été élu deux fois homme du match lors de la CAN de cette année, est comme Gennaro Gattuso, champion du monde avec l'Italie en 2006 : Il aime jouer les durs, bien qu'il soit un vrai technicien, bien plus qu'un aboyeur. Ses chicanes contre l'arbitre et les "Fennecs" ont découragé l'Algérie (1-0) : homme du match. Son assistance à Pablo Ganet a permis la victoire contre la Sierra Leone (1-0) : homme du match. Iban Salvador, 26 ans, joueur espagnol anonyme de deuxième division originaire de Fuenlabrada, est la star de la Coupe d'Afrique des Nations. Son surnom "El Picaro", c'est-à-dire "Le voleur" ou "Le voyou", est un hommage au vice prononcé de cet homme aux mains tatouées et au centre de gravité bas (1,73 m). La magnifique carrière du "Nzalang Nacional" ("L'éclair") lui doit beaucoup, même si ses deux dernières saisons ont été marquées par des blessures : une entorse à la cheville et une autre au genou, une blessure aux ischio-jambiers... "On ne sait même pas à quel poste il joue, milieu gauche, défenseur...", dit Hamari Traoré, capitaine du Mali, admiratif de son futur adversaire.
"Nous n'avons peur de personne"
"Mais il n'y a pas que lui", ajoute le Rennais pour l'AFP, "la Guinée équatoriale une très bonne équipe, un très gros collectif, très bon bloc. Elle joue comme une équipe sud-américaine, elle défend ensemble et attaque ensemble". Iban Salvador Edu est très fier que son équipe soit sortie "du groupe de la mort", comme il l'a dit à la chaîne espagnole RTVE, avec la Côte d'Ivoire et devant l'Algérie. Le champion en titre "a des joueurs supérieurs, des individualités plus fortes, mais nous avons gagné en tant qu'équipe", analyse-t-il.
"Nous n'avons peur de personne", a souligné Iban Salvador, avant d'affronter le Mali "avec nos armes". Des armes ibériques, la plupart des Équatoriens ayant été "formés en Espagne", rappelle-t-il, comme lui, à L'Hospitalet de Llobregat. Iban Salvador a pas mal bourlingué dans les clubs espagnols, entre Valence, Valladolid, Murcia, Leon, la réserve du Celta Vigo et Fuenlabrada, où il est sous contrat jusqu'en 2023. En Afrique, "le football est assez différent de celui d'Europe, il y a plus de contacts, le jeu est plus dur. J'ai l'habitude de jouer en deuxième division", sourit-il.
"Poursuite"
Endurci en Liga B, "El Picaro" a fait l'objet de critiques en février 2021, visant sa tendance à exagérer et à simuler des chutes au contact de ses adversaires. En février de cette année, le milieu de terrain était le joueur ayant commis le plus de fautes dans le championnat espagnol (D1 et D2) : 84 fautes en 24 matches, soit une faute toutes les 16 minutes ! Il avait également provoqué 22 cartons. Des chiffres supérieurs à ceux de Nabil Fekir ou de Lionel Messi, lorsque ce dernier jouait en Liga. "Ce qu'Iban vit est vertigineux...", réagissait son ancien entraîneur José Ramon Sandoval début 2021. "Il subit beaucoup de fautes, c'est une persécution totale. Nous commençons à nous inquiéter. Beaucoup de ces fautes se produisent alors qu'il n'a même pas le ballon et au mauvais moment".
L'entraîneur du club de la banlieue de Madrid a décrit "un grand esprit de compétition" et "toutes les fautes qu'il subit nous offrent souvent des occasions de but". Selon le quotidien sportif madrilène As (dans un article daté de janvier 2021), Iban Salvador est "l'un des joueurs qui possède le plus de qualités techniques et de +poussées+ dans l'effectif de Fuenlabrada. Il dribble bien, sa dernière passe est toujours bonne et, surtout, il fait preuve d'une grande intelligence lorsqu'il s'agit d'accélérer ou d'interrompre le jeu".
On se demande donc ce qu'il fait en deuxième division ?
La Guinée équatoriale valide son billet :